L’Assemblée des Premières Nations doit participer à l’élaboration du plan d’intervention national sur les campements

22 mars 2024 — Territoire traditionnel algonquin non cédé (Ottawa, Ontario) — Bureau du défenseur fédéral du logement

Des membres de la direction de l’Assemblée des Premières Nations (APN) et la défenseure fédérale du logement ont rencontré des représentants fédéraux pour discuter des répercussions disproportionnées de l’itinérance et des campements sur les membres et les familles des Premières Nations.

Ils demandent instamment au gouvernement fédéral de veiller à ce que les Premières Nations participent à l’élaboration du plan d’intervention national sur les campements, recommandé par la défenseure quand elle a publié son rapport sur la crise des campements au Canada le mois dernier.

Le rapport de la défenseure affirme que les membres des Premières Nations sont largement surreprésentés parmi les personnes en situation d’itinérance et les personnes vivant dans des campements. Le rapport réclame des solutions immédiates pour soutenir les résidents des campements et demande à tous les ordres de gouvernement de respecter les droits des peuples autochtones inscrits dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Après la publication du rapport le 13 février 2024, le ministre du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités, Sean Fraser, a indiqué que le gouvernement mettait au point un plan pour s’occuper de l’itinérance et des campements.

Reconnaissant la nécessité d’agir sans délai, l’APN a demandé directement aux représentants fédéraux présents à la réunion de pouvoir participer directement et de manière significative dès le début de l’élaboration du plan d’intervention sur les campements, qui devrait être prêt d’ici le 31 août 2024 selon la recommandation de la défenseure.

Pour régler une fois pour toutes la crise de l’itinérance et des campements, le plan du gouvernement doit être aligné avec le plan d’action national pour les sans-abri des Premières Nations de l’APN et inclure des fonds supplémentaires qui tiennent compte de la marginalisation historique du logement des Premières Nations et du sous-investissement dans ce domaine. Le sous-investissement dans les logements pour les Premières Nations est bien documenté, incluant dans le récent rapport de la vérificatrice générale, et a poussé des Autochtones à migrer vers les villes un peu partout au Canada. Le sous-investissement dans les infrastructures des Premières Nations, y compris les logements, est détaillé dans un nouveau rapport que l’APN publiera le 9 avril 2024 sous le titre Combler l’écart en matière d’infrastructure d’ici à 2030.

La rencontre avec le secrétaire parlementaire Peter Fragiskatos (Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités), et des représentants de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada a constitué une première conversation. L’engagement doit se poursuivre afin de veiller à ce que l’APN et des détenteurs de droits des Premières Nations participent directement à l’élaboration du plan national. Compte tenu l’urgence de cette question, l’APN et la défenseure fédérale du logement espèrent que les discussions se poursuivront rapidement et avec la participation des ministres de tous les ministères qui traitent de la question du logement et de l’itinérance.

Tous les gouvernements doivent prendre des mesures pour régler la crise nationale des campements et faire respecter le droit de la personne à un logement adéquat, y compris pour les membres des Premières Nations.

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Citations

« Dans tout le pays, nous savons que les membres des Premières Nations sont représentés de manière disproportionnée parmi les personnes en situation d’itinérance. Quand je suis allée à Prince George, j’ai appris que 82 % des personnes en situation d’itinérance étaient autochtones. Pour véritablement mettre fin à l’itinérance et aux campements, les personnes les plus touchées doivent être au centre de l’élaboration des solutions. Cela signifie qu’il faut élaborer ces plans en collaboration avec les Premières Nations et avec les personnes ayant une expérience vécue de l’itinérance. »

– Marie-Josée Houle, défenseure fédérale du logement

« Il est essentiel que nous nous réunissions pour garantir que les Premières Nations disposent des ressources et des compétences nécessaires pour prendre soin de leurs citoyennes et citoyens en situation d’itinérance. Nos proches sans logement méritent le soutien de leurs propres nations et communautés, ce qui nécessite des solutions de logement à long terme soutenues par des investissements spéciaux substantiels. Aucun proche, invité ou visiteur ne devrait être privé d’un foyer. Maintenant que l’APN a mis en place son plan d’action national pour les sans-abris des Premières Nations, nous avons hâte de collaborer avec le gouvernement fédéral pour élaborer le plan d’intervention national sur les campements. »

– Daniel Manuel, chef de la bande Upper Nicola et représentant de la Colombie-Britannique au sein du Comité sur le logement et les infrastructures de l’Assemblée des Premières Nations

« La réponse du gouvernement à la crise de l’itinérance n’a pas été à la hauteur de l’urgence de la situation qui touche nos communautés et nos jeunes. En plus, les Premières Nations ont été exclues de ces discussions. Nous devons voir que le gouvernement s’engage à poursuivre la collaboration à élaborer un plan d’intervention sur les campements et à trouver conjointement des solutions à long terme pour lutter contre l’itinérance qui touche les Premières Nations de manière disproportionnée. Il faut que cela se produise pour que des mesures soient prises en faveur de la réconciliation. »

– Brendan Mitchell, chef régional de Terre-Neuve à l’Assemblée des Premières Nations

« Le déplacement forcé de citoyennes et citoyens des Premières Nations est inacceptable et constitue un nouvel exemple du colonialisme et du racisme systémique subis par notre peuple. J’ai déjà demandé à tous les ordres de gouvernement de faire participer les personnes non logées aux décisions qui les concernent, et de discuter de ces questions directement avec les Premières Nations. Ce message est repris dans le rapport de la défenseure et doit constituer un élément essentiel du plan d’intervention sur les campements que le gouvernement élabore. »

– Terry Teegee, chef régional, l’Assemblée des Premières Nations de la Colombie-Britannique

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